Lexique
Avertissement : Les définitions données dans ce lexique font référence à la musique arabo-andalouse de tradition marocaine, dite "Al Ala", en effet quelques uns des termes mentionnés ici peuvent avoir des significations nuancées voire différentes dans la musique arabo-andalouse de tradition algérienne dite "Gharnati" ou tunisienne dite "Al Malouf".
Al Ala, littéralement instrument, c'est le nom donné à la musique arabo andalouse de tradition marocaine.
Btayhi, littéralement allongé, 3ème mizane (rythme, mouvement) de la nouba marocaine. Dans sa version modérée "Mowassa'a" c’est un rythme à 16 temps répartis en 6 + 6 + 4 temps, c'est-à-dire que les accents sont sur le premier, septième et treizième temps. Dans sa version rapide "Inçiraf" c’est un rythme à huit temps répartis en 3 + 3 + 2 temps, c'est-à-dire que les accents sont sur le premier, quatrième et septième temps. (Voir aussi mizane).
Inchâd, composition vocale non mesurée, permet d’établir le mode principal mélodique sur lequel est basée la nouba et lui assure sa cohérence et son identité. Il intervient pour introduire la Nouba ou le passage d’un mizan à l’autre.
Mizane, pl. myazènes, littéralement balance, mesure. La Nouba marocaine s’articule en cinq myazènes, c'est-à-dire cinq mouvements : Al Baçit, Qaim Wa Niçf, Btayhi, Darj et Qoddam. Chacun d’eux va du modéré "Mowassa'a" au rapide "Inçiraf", en passant par ce qu'on appelle le Pont "Qantara". Le Mizane désigne aussi le rythme sur lequel est basé le mouvement.
Mouwashah, pl Moishahat, inventé au XIème siècle en Andalousie, correspond à une composition poétique à rimes et mètres multiples (quintil et septain) qui permet, par sa rupture avec la longue qacida arabe traditionnelle à une seule rime, de plus grandes subtilités et possibilités de création et de composition musicale. Le Mouwashah a connu un âge d’or avec Ibn Tufaïl, Ibn Bajja (Avempace), Ibn Rochd (Averroès), Lissane-Eddine Ibnoul Khatib.
San'a – pl. San'at, littéralement : métier, ouvrage. Ce sont les poèmes qui composent le répertoire des nûbas. Elles sont classées par modes et thèmes poétiques qui donnent leurs noms aux nûbas, et par rythmes qui donnent leurs noms aux myazènes. Ces poèmes furent rassemblés et classés en 1789 par Mohamed Ben Al Houcein Al Haik natif de Tétouan.
Tab’, littéralement : caractère, désigne un des modes de la nouba.
Tawshia - pl. Tawashi, pièces introductives, Elles sont instrumentales pour toutes les Noubas, sauf la Tawshia de Noubat Gharibat Al Hossaïn qui est la seule chantée. Il existe trois sortes de Tawashi :
- Tawshia de la Nouba, sert d'introduction aux pièces chantées. Il peut exister plusieurs Tawashi pour une même Nouba. Les plus célèbres d'entre elles sont les sept Tawashi de Noubat Hijaz l'Msharqi. Une même Tawshia peut aussi faire partie de deux Noubas différentes.
- Tawshia du Mizane, sert d'introduction au Mizane.
- Tawshia de la San'a, sorte de pont instrumental à l'interieur d'une San'a.